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Morini oui, mais ce n'est
plus Monsieur Cesare Morini! Les anciens tireurs savent
que ce nom est associé à une marque de crosses de pistolets devenue une
référence. C'est d'ailleurs à un point tel qu'une crosse quelconque avec un
vague aspect anatomique est nommée "crosse Morini", comme on appelle « frigidaire »
n'importe quel réfrigérateur! Soit, et sans écrire
l'histoire, sachez que, devant le succès de sa conception morphologique de la
prise en main, Cesare Morini s'est lancé dans une petite industrie en s'alliant
avec une société suisse (de langue italienne) pour fonder, en 1977,
"Morini Competition Arms S.A.". Tireur et bricoleur
inventif, C. Morini ne pouvait bientôt résister au désir de concevoir ses
propres pistolets et il élargi, en 1985, son savoir faire aux pistolets de
compétition. Dans cette étude, il
s’agit du produit de sa collaboration avec l’atelier suisse et qui porte son
nom propre (encore aujourd’hui, pour d’obscures raisons de contrats, de droits,
de brevets…). La qualité de fabrication
est, elle, bien suisse : irréprochable. En réalité, les ateliers de la
firme se contentent, pour l’essentiel, d’assembler les pistolets tandis que des
sous-traitants fabriquent les composants. Cependant, le cahier des charges est
rigoureux, exigeant et précis.
L’architecture est plus
conventionnelle, dans la lignée du Domino/FAS imaginé dès 1972 par Massimo
Mencarelli : l’axe de la culasse proprement dite, et donc l'axe du canon, passe aussi bas que possible juste au-dessus de la main (règlement ISSF). Il est déporté de l’axe du
ressort récupérateur beaucoup plus bas dans la main.
Le centre de gravité s'avance relativement peu (en bleu) avec le placement des contrepoids.
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L'architecture nouvelle du modèle Rapid Fire a permis de monter la crosse (à droite de la photo), donc de rapprocher l'axe du canon de la main, de 4 mm, ce qui réduit le cabrage au départ des coups. M= env. 53 mm (selon taille)
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Pas de tôle dans cette hausse mais un bel usinage dans la masse. Le cran est réglable en largeur: dans le sens C, le cran se ferme. Attention aux sens des clics car il y a erreur dans la notice! La hausse est du type VDVD: Visser=Descendre=à Droite
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2 clés Allen suffisent: l'une pour la crosse et l'autre pour la seule vis d'assemblage avant de démonter l'ensemble! Le peu de pièces constitutives (hormis le corps avec le système de détente) rend le nettoyage facile et rapide.
L'ensemble canon pèse 340 gr.
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Une "crosse Morini" ne peut faillir à sa réputation! On voit que la surface d'appui des petites vis d'ajustement de l'orientation est renforcée par une plaque métallique.
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ICI crosse du RF |
Le mécanisme de détente
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Pré-course: débloquer 4 et visser 3 pour raccourcir la longueur d'accrochage de gâchette. Ajuster 17 pour limiter (voire annuler, car cela fonctionne) le jeu avant la première phase. Le poids se règle par 5 (bloquée par 6). Poids du départ en seconde phase(bossette): 8 Netteté du point dur: débloquer 9 et agir sur 7.
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Backlash: 1 (assuré par 2) Force d'abattu du chien: 10 (assuré par 11). RARE, utile? Le chien est allégé pour un abattu rapide. Position de la crosse: 12,13,14,15 Position longitudinale de la queue de détente: 16
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Image du RF ici
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Ce bloc mécanique pèse 190 gr, en ERGAL; celui du "RF": 162 gr.! Cadre VERT:C'est l'astucieuse pente donnée à la gâchette qui permet d'annuler totalement la course libre, le jeu, avant d'attaquer la première phase.
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Essais de tir Au tir, le pistolet impose sa légèreté dès la prise en
main. Il est incroyablement fin et demeure léger, même avec les poids
additionnels. L’angle de crosse est du genre « pentu », comme on le
préfère souvent dans le tir de précision. En vitesse, pour une « attaque »
facile et naturelle, il serait préférable de choisir un réglage un peu plus
droit… ou s’adapter. Certains pourront bien
s’adapter à une position avec l’épaule haussée pour compenser. A priori, ce
pistolet devrait convenir à la discipline « Combiné Sport
Dames/Juniors » ainsi qu’au « Standard ». Cependant, une sorte d'universalité est bien offerte par les vis 12,13,14 et 15 qui permettent d'adapter , sur quelques degrés, cette position de poignée en inclinaison mais aussi EN DIRECTION!
Pour le « Rapid
Fire » encore plus, le recul est étonnamment doux, le cabrage et la remise en ligne extrêmement rapides (culasse légère et bon calcul des ressorts) . La légèreté et la pente
ne me semblent pas les meilleurs atouts pour tous ( en réglage d’origine) car certains aiment tirer "lourd devant! Alors, tirer lourd ou léger? Un pistolet léger "saute" plus haut mais revient vite en visée tandis qu'un plus lourd "saute" moins haut mais revient lentement (inertie)... Seuls des essais soigneux et répétés permettent de choisir SON propre montage de contrepoids, mais ATTENTION, ne plus changer ensuite! Les qualités de la
détente sont exceptionnelles : phases réglables à
l’envi, netteté du départ, course totale réduite. La principale difficulté que les tireurs de vitesse rencontrent, avec les détentes mécaniques, c'est la nécessité de relâcher suffisamment la queue de détente entre les coups afin de permettre le réaccrochage de gâchette (ou de la barette de séparation). Avec ce MORINI, le problème est pratiquement éliminé: 1/ absence quasi totale de jeu avant contact de 1ère phase. 2/ course réduite au maximum mais qui garantit tout de même un bon fonctionnement*. 3/ effet de rappel vers l'avant, comme si un ressort repoussait l'index vers le réaccrochage (c'est surprenant mais bien réel, difficile à dessiner sur le schéma, et dû à la géniale petite barrette de séparation). Si vous tirez quelques dizaines de cartouches avec ce CM22RF puis que vous passez à un autre pistolet (mécanique!), vous serez surpris de faire de nombreuses fautes de "retour insuffisant"! * visser lentement "3" jusqu'au décrochage et revenir de 1/4 de tour seulement: ça marche!
Le poids: le catalogue indique une
version « acier » du CM22M de 1210 gr. Là, c’est beaucoup trop lourd ! Nous estimons que l’idéal
serait le choix du modèle léger avec 2 poids de 40 gr. montés sous le canon.
A titre de comparaison, le
cabrage ressenti du CM 22 M se situe entre la réaction rapide mais avec un
dépointage en hauteur important d’un FAS et la brève secousse de faible
amplitude mais répercutée jusqu’à l’épaule d’un PARDINI. Le dépointage (cabrage) se situe généralement vers 10 h ou 11 h mais la configuration, plus ou moins bien adaptée, de la crosse a une énorme influence. Nous sommes convaincus que, en tir rapide spécialement, l'adaptation de la prise en main est fondamentale.
La queue de détente est peut-être légèrement courte pour satisfaire tous les index compétiteurs (en tout cas, au moins aggressive son extrémité, ce qui est cependant facile à adoucir), ce
n’est toutefois pas la pièce la plus difficile à réaliser ! Malgré ces
faibles réserves personnelles, le pistolet, tel qu’il est livré, permet déjà de belles
performances. Un tireur entraîné devrait donc bénéficier largement de ses
nombreux avantages. C’est un pistolet de match moderne.
Caractéristiques
Calibre : .22 LR Longueur : 300 mm Hauteur : 13 mm Largeur : 50 mm Ligne de mire : 220
mm Canon : 130 mm à 6
rayures. Poids
« acier » : 1210 gr. Poids
« alu » : 950 gr. plus 3 poids amovibles de 40 gr. (et un rail
de montage de 30 gr.) Sur le CM22 RF, nous mesurons un poids "alu" de 895 gr. avec le magasin et le rail (déjà monté) de 34 gr. Les 3 poids de 44 gr. sont à part. Au plus lourd, un CM22M RF pèsera donc env. 1027 gr., ce qui est dans la plus basse moyenne des pistolets conccurents. ENFIN des pistolets légers! Détente mécanique, 1ère
phase réglable de 400 à 800 gr. et bossette de 100 à 1000 gr. Guidon de 4 mm (3,5 mm et
4,5 mm en option).
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