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Le Diagramme de
« coordination » montre, pendant une seconde avant le lâcher, les mouvements de
la visée lorsque le tir se prépare et ses déviations en axes X et Y. La courbe finale montre la déviation
moyenne de toutes les trajectoires de visée par rapport au centre de la cible. L’analyse de la courbe permet l’évaluation des compétences d'un
tireur et de sa préparation à un moment donné. La courbe peut être de trois types différents:
• doucement décroissante avant le tir.
• Horizontale et régulière.
• Croissante avant le tir.
La première et la
seconde des courbes types sont indicatives d'un tireur en bonne forme et d'une
formation réussie, mais il faut également prêter attention à la distance du
centre de la cible. Des débutants produisent souvent des traces sans heurts
décroissants ou des lignes horizontales correctes … mais assez loin du centre
de la cible !
Le
troisième type de courbe -celle avec une légère montée- rapporte l'existence d’un problème au cours
de la dernière étape du tir. En d'autres termes, l'arme dévie le point de visée
avant de tirer.
Le
début de l'ascension de la courbe est presque toujours situé dans la fourchette
de 0,3 à 0,2 secondes avant le tir. Il est lié au temps de la réponse
physiologique d'un être humain. Tout en visant, et après avoir fait les
ajustements nécessaires, un tireur prend une décision et ordonne à son doigts d’actionner la détente. Le délai entre
la décision et l'exécution est de 0.2 à 0.3 secondes.
Le
même phénomène est observé sur la cible lorsque l’on prend en compte la simple
analyse d'une trajectoire de visée.
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Dans
l'exemple suivant, la trajectoire de la visée 0,2 secondes avant le tir est
représentée en bleu, tandis que la trajectoire 1 seconde avant le tir est en jaune.
Il
apparaît que le tireur tient plutôt bien son arme en ligne avec le centre de la
cible pendant 1 à 0,2 seconde avant le tir mais que l'arme est déviée pendant
les 2 derniers dixièmes de seconde.
Ce phénomène peut être considéré comme le problème numéro UN en tir. En
réalité, il est rencontré par
chaque tireur, du débutant au champion olympique. Quand on en demande les
raisons, les réponses des tireurs sont tout autant que le doigt hésite à
appuyer sur la détente ou que celle-ci parait trop dure. Une autre réponse
courante est que la stabilité est bonne mais que, au moment de tirer, la visée
dévie du centre. La cause principale de ce problème repose sur la perte de
contrôle de la position de l’arme.
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De l’origine des erreurs
Lors
d’un tir, le tireur doit concentrer son attention sur 3 axes principaux: viser,
appuyer sur la détente, contrôler la position de l’arme. Mais, comme on le sait
par la psycho et la physio, une personne ne peut se concentrer de manière
efficace sur plusieurs actions en même temps. Une seule action, c’est OK, 2
simultanément c’est considérablement plus difficile, tandis que 3 ou plus sont
impossibles à contrôler en même temps. C’est précisément le cas du tir ou il y
a 3 éléments à contrôler.
Avant le
lâcher, le tireur concentre son attention sur la visée et le contrôle de la
position de son arme, ensuite et après quelques ajustements, il prend la
décision d’actionner la détente. Mais sa capacité de concentration est
insuffisante et il est contraint d’emprunter une partie de sa concentration
déjà utilisée ; c’est le plus souvent celle qui gère la position de l’arme
et il en résulte un tir imprécis.
Analysons maintenant une par une ces actions afin de mieux comprendre le
problème.
Le contrôle de la position de l’arme est toujours la première priorité :
avant le tir, pendant et après le tir.
La visée et l’action sur la détente sont 2 actions qui se disputent la
priorité. La physio nous dit sur quelle action l’accorder en premier.
Quand on porte son attention sur les muscles (le doigt), le temps de réponse
est, en moyenne, de 0.2 sec. tandis que le système sensoriel (la vue) répond en
0.3 sec.
En 1980,
l’expérience suivante fut menée avec la participation du team national URSS.
Un moniteur montrait un cadran d’horloge et un petit point lumineux tournait à
la périphérie. Il était demandé au tireur d’arrêter le point à 12 h pile avec
un bouton.
Lorsque la concentration était portée sur l’écran, il y avait 10-15% d’arrêts exacts et 25-35% lorsque l’attention
était sur la pression du doigt.
En conclusion, l’attention des tireurs doit être prioritairement fixée sur la
position et l’action sur la détente
tandis que la visée reste sous un contrôle passif.
Suivre cette règle permet de maintenir le contrôle de la position et de la
tenue durant la phase finale du tir.
Je
voudrais mettre en garde contre l'erreur la plus commune dans l'analyse du
problème. Quand un entraîneur constate que le moment le plus favorable pour un
score est de 0,3 secondes avant le tir effectué, il a tendance à recommander
que le tireur fasse partir le coup un
peu plus tôt. Cependant, cela n’aide pas car la principale cause de l’erreur,
par exemple la perte de contrôle sur les muscles de maintien de l’arme en
position, n'est pas examinée.
Ainsi, si vous voyez que la courbe sur le graphique est ascendante, la
principale conclusion est que vous devez penser à contrôler la position de
l’arme, avant et pendant l'exécution d'un coup.
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